mardi 3 juillet 2007

L'urgence de Notre-Dame.

À la fête du Canada 2007, j’accompagne mon épouse Lyn à l’hôpital Notre Dame rue Sherbrooke. Depuis la veille, Lyn ne se sent pas bien. Son passage dans ce lieu, somme toute, ressemble en tout point au déjà vu à l’urgence de Chicoutimi.

Pendant ce temps, j’attends seul, agité et nerveux, dans la salle d’attente plus petite qu’à Chicoutimi. De ma chaise, près de l’entrée, je voie tous ceux qui s’amènent à la recherche de soin pressé. Déjà, une dame aux vêtements noirs ou sombres, aux cheveux longs noués d’une longue queue poivre-sel, discute et répond au demande de la réceptionniste ; Gertrude Comtois est son nom. La préposée lui demande de signer sa demande d’admission. Elle lit attentivement la feuille mais refuse de signer. Je voie l’agent de sécurité, Éric de la Garda, s’approcher de moi. « Monsieur, que faites-vous assis à cette endroit ». Je lui réponds de suite : « j’attends mon épouse qui vient d’entrée juste là», en lui indiquant la porte close de l’infirmière du triage. Puis, Éric m’invite à me rendre de l’autre côté, à la section attente. J’obéis et me range juste derrière, d’un mètre. Heureusement, je ne perds rien des guichets et de l’entrée sauf, la table de la Garda, en retrait. Éric se rend maintenant vers la dame qui refuse de signer la formule. « Madame veuillez vous rendre dans l’un des sièges à l’attente ». Elle lui répond, en restant bien assise sur son siège, d’une voix calme et mielleuse, « toi, laisse-moi tranquille ». Éric devient insistant, puis elle obtempère. La blanche et frêle Gertrude, coiffé de son chapeau pointu, déploie ses deux jambes minces aux collants noirs et amorce les traverses interminables de notre asile. Elle ne fait pas de bruit mais porte inlassablement ses doigts longs, sous son nez longiligne, pointé droit devant elle. Gertrude semble préoccupée par ses trous de narines car elle ne cesse, du bout de ses doigts, d’en repousser le rebord. Ses orifices semblent énormes mais elle insiste comme un sculpteur déterminé.

Je vous décris ces moments d’attente dans le but de vous les rendre réels. Mais elle n’était pas seul Gertrude, avec moi. Les haut-parleurs résonnaient le nom de tous ceux qui entraient et sortaient de l’urgence. « L’époux de Madame Lyn Vaillancourt est prié de se rendre aux guichets de la réception ». Par la suite, ce fût, Hector Sabatini, Nagila Wanatatoubé, Pierre Tremblay accompagné de ses deux soeurs et de son frère cadet. Suivait, Jérôme Guay à l’œil bandé, l’abcès de Gontran Lavergne, les obsessions et les tremblements de Gustavo Bitnitch qui dormaient comme un clochard. Évelyne, l’hôtesse de l’accueil, conservait toujours le même approche, froide et décontracté. Une heure et Lyn est revenu s’asseoir avec moi dans ce lieu de patience, le temps d’un électro insignifiant. Ah oui, Hector ne devait pas s’en faire pour son cœur, la crise semble écartée. Nicole, l’infirmière de tri, lui donne à avaler deux biscuits secs et du blanc-mange. Une minute suffisait pour que ce goûté s’étende sur tout le plancher et que j’entende « un préposé à l’entretien est demandé à salle……. ». Bien d’autres faits se déroulent tout près de nous, sans que l’on sache tout ce qui s’y trame. C’est comme ça tout le temps.

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