dimanche 27 septembre 2009

Elle se fume...

Je reviens sur l'un des objets précédents. Juste pour vous dire, à ceux qui fument en priorité, que je compatis avec vous. Que je me montrerai tolérant avec vous.

Pourquoi ?

Et bien, je sais, que l'objet et tout le rituel, entre vous et elle, est sublimement important et fascinant.

Je ne vous l'ai pas dit, mais j'ai arrêté de humer cette chose, en 2000. J'en étais à ma 37ème année d'exercice. J'admets avoir passé de bons moments avec elle. J'en étais rendu à compléter une tâche avec promesse de l'aspirer.

Oui, je crois l'avoir confondu avec, inconsciemment bien sûr, avec un être cher.

Elle avait ses défauts, je sais, mais qui n'en a pas.

Oui, elle coutait chère, c'est sûr.

Elle sentait et me laissait une odeur de mégot depuis longtemps éteint.

Jusqu'à maintenant, j'ai tu ce qui suit ; tous mes instants ludiques avec elle.

"Après le diner du soir, je préparais mon arsenal parfumé. J'étalais sur la table, parfois embourbée, le blond tabac, et les tubes vides. Ma rouleuse d'impatience ne cessait de s'empiffrer de feuilles déchiquetées, puis de tube à combler. Tout ceci dans un ordre établi. Il le fallait bien, l'ordre."

Ces minutes, vous savez celui où on l'empoigne des doigts empressés, qu'on la tourne dans tous les sens, qu'on la frappe fermement pour augmenter son poids et la combler. Dac, elle fait perdre du temps. Qui se plaindrait de prendre du temps pour elle, celle qu'on préfère.

Vient le moment où la souvoureuse se laisse consumer pour mieux se laisser admirer.

Parfois je lui marmonnais mes états d'âmes. Non pas à elle, mais à la droite fumée, puis au rouge du feu. Je lui avouais mes ptites douleurs qui ne se lassaient pas. À sa vue, j'avais l'impression d'une contemplation silencieuse. Tout compte fait, d'une parenthèse relaxe et bienfaisante.

Alors, pourquoi avoir cesser conard ?

C'est simple. Je voulais me libérer de cette emprise. Ces emprises plutôt, malsaines parce qu'éphémères. J'en redemandais comme si, ce qu'elle m'offrait, n'était pas vrai.

N.B. J'arrive tout juste d'une promenade sous la pluie, près des feuilles mortes épars parmi mégotgommes. Je n'ignore pas qu'elles ne sont pas écrasés.

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