lundi 21 janvier 2008

Patrick Roy dit Casseau...

Aussi loin que je me souvienne, Casseau affiche une image de force et de résistance. Je l’ai connu dans l’uniforme du Canadien de Montréal, dès ses débuts. Suite au succès instantané, il comblera toutes les attentes et deviendra le gardien ayant cumulé le dossier le plus prestigieux de l’histoire du hockey. Les 20 saisons qu’il disputera dans la ligue professionnelle de hockey par excellence l’amèneront à deux équipes. Le Canadien de Montréal et le Colorado, anciennement Québec, permettront à ce gardien de but au style papillon, d’atteindre un niveau phénoménal. Les records se multiplient et seul lui pouvait les repousser toujours plus loin.

L’homme de caractère qu’il est, deviendra durant la saison 1995-96, l’objet d’un conflit entre lui et les décideurs de l’équipe. Il répliquera à un journaliste qui le questionnait sur les changements que le président du club avait effectués en ces termes : « Je regardais les nouvelles à RDS quand j’ai vu le trio apparaître. Je suis allé prendre une bonne douche. Une bonne douche froide pour voir si j'étais bien réveillé... » En conséquence, le nouveau trio, directeur gérant et instructeurs, se buteront à leur gardien numéro un. Lors d’une défaite contre les Red Wings de Détroit tout a chamboulée. Après s’être fait compter neuf buts, il arrête la rondelle près de son filet ce que les spectateurs ovationnent aussitôt. Indigné, il lèvera les bras bien haut en signe de protestation. C’est à ce moment que l’instructeur du Canadien le retire du match. Patrick Roy s’amènera au banc de cette équipe pour la dernière fois. Sous les yeux de la caméra, il passera devant son instructeur à deux reprises en le défiant du regard, plein d'arrogance. C’est à ce moment qu’il s’adressera au président de l’équipe. Quelques jours plus tard, l’organisation du Canadien avait réussi à l’échanger pour ainsi mettre fin à une entente de douze ans.

Ses succès rebondissent au Colorado aussitôt, sa nouvelle formation. Cette équipe devenue à maturité, terminera deuxième au général, et emportera les grands honneurs avec Patrick Roy devant les filets. Vingt-deux parties suffiront pour mettre un terme aux séries de fin de saison. Les faits marquants de ce joueur illustrent le niveau athlétique bien évidemment, mais aussi le courage devant la pression exercée pendant toutes ces années. Le calendrier 2002-03 deviendra le dernier de Patrick Roy dans la grande ligue.

Dès sa sortie des professionnels, Patrick Roy devient copropriétaire d’une équipe junior, les Remparts de Québec. Dès lors, cette organisation se transforme à l’image de cette étoile accomplie. Il devient le coach en chef dès la saison 2005-06. Rapidement, cette équipe comble les amateurs du junior de la capitale. Il remporte la coupe Mémorial comme instructeur recrue. Les ventes de billets de saison le placent tout en haut des organisations des trois ligues Junior au Canada. Le club les Remparts atteint de si haut sommet qu’il devient un concurrent avec un grand marché, chose rare dans cette ligue à 18 formations. En 2007, ce club possède 17% de toute l’assistance de la ligue. La deuxième équipe n’accapare que 11%. Les séries de fin de saison, même avec deux parties, donnent des revenus proches de certains finalistes en série avec une dizaine de partie de jouer. Le danger que représente ce constat se révèle aussi un heureux problème.

Patrick Roy, en faisant l’acquisition des diables rouges, ne changera pas son comportement de gagnant. Le défi est à sa mesure et à celle de ceux qui l’accompagne dans l’aventure actuelle. Le succès de son équipe amplifie le personnage au caractère fort. La bravoure qui l’habitait à ses débuts comme gardien de buts, se transforme en arrogance aujourd’hui. L’athlète dominant d’autrefois devient un puissant proprio au-dessus de la mêlée, soupçonné d’influence de toute sorte. En un mot, il est plus gros que son sport et que sa ligue. La ligue savoure l’attrait qu’il exerce partout où il passe. Cependant, Halifax, avec l’affluence actuelle, n’attire pas les mêmes appréhensions. Casseau, tout en demeurant un gagnant, assumera, le plus tôt sera le mieux, que ses prestations pèsent plus lourds. De ce fait, les décideurs de la LHJMQ, ne doivent pas accorder la même attention qu’avec un autre personnage, doté de petit moyen. Le principe d’aggravation surprendra peut-être, mais il devrait avoir préséance dans les causes le concernant.

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