lundi 21 janvier 2008

Le bushisme...

L’expression buchisme commence à faire des petits. Oui, l’ironie comme de raison accompagne un personnage pour mieux définir le terme. Les phrases célèbres, les gestes déplacés ou incongrus et la moue du visage naturalisent bien le président Texan. Contrairement aux autres présidents, lui, l’imprésidence lui sied à merveille. De ce que je connais de lui, par le petit écran surtout, c’est qu’il ne semble pas être là. Certains diront que Cheney, le vice-président, manipule Bush comme une sorte de Polichinelle. Je parlerai donc de ses élaborations dès l’élection 2000 et ses réalisations qui meublent l’expression buchisme.

En tout premier lieu, la création du PNAC* dès 1997, donne à Bush et ses liens futurs, une caractéristique plus que symbolique. Ce mouvement prône la domination mondiale américaine, rien de moins. Les gens qui composent le PNAC apportent certains indices ; William Kristol (président du PNAC), Donald Rumsfeld (ex-secrétaire à la Défense), Paul Wolfowitz (Ex-président de la Banque Mondiale), Jeb Bush (frère de George W. Bush et gouverneur de Floride), Richard Perle, Richard Armitage, Dick Cheney (vice-président des États-Unis), Lewis Libby, William J. Bennett, Zalmay Khalilzad (ambassadeur des États-Unis en Irak), et Ellen Bork (femme du juge Robert Bork). Les particularités de ce comité exhibent la direction d’un leadership potentiel.

L’objectif ciblé se concrétise en 2000. Les imbroglios électoraux de la Floride (le recomptage et le rejet massif des votes), officialisent sa victoire. Bien que la victoire de Gore, le Démocrate, fût proclamée, les grands électeurs feront pencher le pouvoir du côté Républicains. En passant, Gore récoltait plus de 500 mille voix que Bush. Assermenté en janvier 2001, le mandat de Bush mettra les United States sur un pied de guerre. En septembre 2002, il révélera ses intentions ou celle inscrite à l’ordre du jour du PNAC, titrés, les stratégies américaines pour assurer la sécurité du Peuple Américain. La guerre préventive étant une stratégie priorisée afin d’instaurer la démocratie partout sur la planète. Dès lors, les Etats-Unis d’Amérique devenaient le tribunal du monde global et l’exemple parfait du justicier.

L’administration Bush appliquera depuis, cette politique, surtout en pays musulman. Malgré les recommandations de l’ONU et de leurs alliés traditionnels, Bush poursuivra le dogme étatsunien. L’Afghanistan, dès le lendemain du 11 septembre, puis l’Irak et maintenant en s’adressant directement au pouvoir Iranien. Ironiquement, ce sont tous des états alliés d’une époque récente comme l’est en ce moment le Pakistan ou l’Arabie Saoudite. Les Bush tentent aussi, mais à eux seul, d’influencer ce qui se passe en Corée du nord mais surtout en Israël. Cette dernière reçoit des milliards annuellement afin de résorber ses conflits régionaux avec les Palestiniens. De ce côté-ci, ce sera sous le couvert de la sécurité qu’il modèlera sa politique extérieur et les budgets militaristes selon le degré de paranoïa des lendemains du 11 septembre. Le terrorisme d’état, dont les médias américains se gargarisent quotidiennement, aura réussi à suspendre les valeurs même de la constitution Américaine.

Le bushisme prendra avec les années un sens humoristique, ça l’est déjà. Toutefois, il ne saura dissimuler toutes les atrocités reproduites pour le compte d’individus sans vergogne. Ce mot désignera toute une période, brève mais conséquemment, tragique et immuable pour tant de peuple, qu’il soit d’ici ou d’ailleurs. Finalement, les tyrans terrorisent mais le deviennent jamais seuls car ils s’édifient que dans la complicité malveillante. Afin de reconnaître ces bâtisseurs de tyran, à qui paient le crime de tant d’atrocités.

PNAC : Project for the New American Century

2 commentaires:

  1. Bush n'est ni un intellectuel ni un homme d'affaires ayant réussi. Il n'est pas un héro de guerre ou un politicien original. Ce n'est pas un idéologue ni un leader inspirant. Il est évident qu'il est tentant de le voir comme un pantin. Un Commander-in-Chief qui a déserté pendant la guerre du Viet-Nam, ce n'est pas très inspirant non plus...

    Ton commentaire rejoint un peu le livre "American Fascists: The Christian Right and the War On America". En fait, toute l'administration Bush est noyautée par des idéologues néo-conservateurs issus des lobbys pétrolier ou militaire. Charles-Philippe David en parle dans la dernière édition de son livre "Au sein de la Maison-Blanche". Il y a une fracture de plus en plus évidente et profonde entre les libéraux et les conservateurs aux États-Unis.

    Plus inquiétant encore c'est que petit à petit, depuis l'époque de Pat Robertson et Ronald Reagan, l'électorat républicain commence à accepter et intégrer ce discours. On voit la militarisation comme nécessaire et on a quelque peu accepté la vocation de missionnaire de la "démocratie" mondiale. On croit de plus en plus que la nation américaine est investie d'une mission divine et que Dieu est de notre côté.

    La thèse de Francis Fukuyama, conseiller de Bush qui fait partie du PNAC, est bien claire à cet effet. Dans "La fin de l'histoire et le dernier homme", il affirme que l'Américain est le modèle à suivre, que sa démocratie est l'achèvement des systèmes politiques et philosophiques et qu'il y aura une paix permanente sur Terre quand tous les peuples auront adopté la démocratie et le libéralisme à l'américaine. J'ai vu qu'aux dernières nouvelles, il était conseiller de Bush en matière de bioéthique. Quel cynisme...

    En passant, c'est un de tes textes les mieux écrits et structurés. Tu t'améliores cher Saguebleu. Comme un bon Bordeaux de garde.

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