jeudi 5 mars 2015

Marie-Jacques Bouchard ! (1926-2015)


Cette nuit, maman est parti sans le dire à personne.  Oui, la première femme que j'ai connu a rendu l'âme, en silence.  Nous nous y attendions tous.  Ça surprend toujours hein Christianne ?  Toi, qui l'accompagnait depuis si longtemps, heureusement.

Tous les soirs lorsqu'Elle me téléphonait, Elle remplissait son rôle de Mère, de Grand-Mère et d'Arrière-Grand-Mère.  Elle faisait le tour des Nôtres comme un gouvernail conduit. Lorsqu'Elle bâilllait, je savais que la communication s'achevait.

Maman avait aussi la foi en Jésus et sa Mère du Ciel, Marie.  Dans mon grand savoir, je lui disais au téléphone de jouer avec les autres de sa résidence, de socialiser avec ceux qui la côtoyent.  Elle me disait tout le temps qu'Elle aimait mieux prier afin de retrouver le réconfort de l'âme et non celle des apparences.

Pour ceux qui ne croient pas, impossible de saisir le réconfort que la prière apporte.  Pourtant, sans voir de l'autre côté de la montagne, ils croiront avec raison que de l'autre côté, une autre réalité se révèle au grand jour.  Ainsi, de l'autre côté de la vie, Maman savait que de ce côté-là, on l'attendait, comme la lumière du soleil éclaire nos jours.  

Elle a été aussi une épouse pendant de longues années.  L'Homme qui l'a épousé en 1946 aura construit avec Elle, une famille éclatante.  Regardez ses enfants, ses petits-enfants et ses arrières petits-enfants ; une sorte de levain et beaucoup de sel.  Plusieurs absents et nouveaux venus viendront s'ajouter plus tard.




Avec ses frères et ses soeurs, Elle personnifiait l'avocate de service, prêt à tout les plaidoyers.  Il me vient en mémoire l'histoire en classe de sa soeur Raymonde ; la maitresse dit à Raymonde : 
'' Raymonde en avant, et sa grande soeur de répliquer, '' Raymonde reste assis...''  C'était aussi ça ma Mère.



Les bérets blanc ou le Journal Vers-demain aura été son chant du cygne.  Telle une grande politicienne, Elle enlignait les contrés et villages en abonnant d'humbles citoyens.  Elle revivait là sa loyauté envers ses parents qui lui étaient si riches d'histoire.  Blanche-Alice et Pierre se sont dévoués eux-aussi pour l'oeuvre.

Maman était une artiste perfectionniste.  Jeune, ma Mère personnifiait une bohémienne sous une tente de kermesse.  J'y suis allé.  J'avais environ 7 ans.  Elle parlait avec un accent bizarre, au visage tout bronzé éclairé d'une chandelle et un costume gitans. Je savais que c'était Elle mais je me laissai emporter par ce rêve bohémien.  

Peut-être vous l'ai-je déjà dit,  mais j'ai travaillé comme déserveur  (boss-boy) avec Maman dans un resto.  Elle m'a bien prévenu de l'appeler Marie.  Tous les restos où je travaillais avec Elle, c'était ainsi.  Je l'avoue, ça m'a révélé une autre facette de la première femme que j'ai connu.

Adieu Maman !    

2 commentaires:

  1. Très bel hommage mon oncle, dans les derniers temps, quand je la visitais, je la retrouvais souvent en basbas avec "ses amies", elle t'a donc écouté, elle social disait et participait plus à la vie de la résidence, c'est sur qu'elle ne négligeait pas ses prières.... Elle va tellement me manquer. Merci pour ce beau texte xx

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  2. Merci Nièce d'avoir écrit cela c'est une preuve de ta générosité et de ton affection pour ta Grand-Maman et ceux qui restent ici-bas. XX

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