samedi 23 juin 2007

Mise au point...

Je suis fier des femmes et des hommes qui sont ou iront en Afghanistan. Cependant, la mission qui leur est confiée ne correspond pas au portrait qui sévit là-bas ; diplomatie, développement et défense. Dès le départ, en 2003, l’OTAN relève l’armée Américaine engagé pleinement dans la guerre contre l’Irak. Je ne discuterai pas pour l’instant des motifs de la guerre par les États-Unis, dans toute cette région. Je veux plutôt élaborer mon propos sur la mission Canadienne comme telle. D’abord, décrire le site de la mission, qui mérite que l’on s’y attarde.

L’Afghanistan est un pays d’Asie centrale de 21 millions d’Afghans. Historiquement, ce pays mouvementé est un carrefour à toute cette région. Les Afghans sont des Pachtounes à 38 % et parle le pachtou. D’autres ethnies, qui parle le dari, habitent ces montagnes arides ; les Tadjiks (25%), les Hazaras (19%), les Ouzbeks (6 %) mais aussi une présence non-négligeable des tribus Aimaks, Turkmènes, Baloutches et Pashayis. Le bilinguisme est commun en Afghanistan. Le Pachtouns et le Dari sont les deux langues les plus communes. Il faut ajouter des minorités ethniques, les Sikhs, Hindous et les Panjâbî. L’Islam demeure la religion principale de ce pays : Sunnites à 80% et Chiites à 20%. Trente-quatre provinces ou velayats forment ce pays dirigés par Hamid Karzai, depuis les élections supervisés par l’ONU en 2003. Les seigneurs de la guerre jouent un rôle prépondérant dans chacune des provinces.

Le tiers de l’économie et du PNB de l’Afghanistan reste la culture du pavot et de ses dérivés ; les trois quarts de la production mondiale. Depuis l’élection, ce nouveau gouvernement a haussé la production à plus de 6100 tonnes, un précédent. Pourtant, en 2000, les talibans avaient réussi à réduire la production de 95% ; cette baisse provoquée n’a pu s’étendre au nord du pays. L’alliance du Nord maintenait 80% de la production en 2000-2001 de tout le pays. L’espérance de vie se situe à moins de 45 ans, sexe confondu. Le taux de mortalité infantile, 160%.

La mission Canadienne, celle de notre armée, se caractérise sous trois principes. La diplomatie : l’appartenance du Canada à l’OTAN, l’implication de nos voisins dans la guerre régionale et notre participation au sein de l’ONU exerce une telle pression que le gouvernement libéral n’a eu d’autre choix que de s’impliquer. Le développement ou la reconstruction de l’état Afghan et de toutes les structures de l’économie ; l’armée canadienne utilise un peu plus de 15% des budgets à la reconstruction. La défense ; le Canada investit quelques milliards annuellement, soit 85% des budgets à la défense de la population et des unités de reconstruction. Trente-sept pays se retrouvent en Afghanistan ; dix milles soldats de l’ensemble des nations et vingt milles soldats Américains.

Certaines régions afghanes représentent un climat de guerre d’où les insurgés Talibans se regroupent et fomentent des actions multiples. L’une de ces provinces est Kandahar qui se trouve être le lieu de l’implication militaire canadienne. Jusqu’à maintenant, plus de cinq cent morts sont survenus dans cette mission de paix par les forces impliquées. Depuis janvier 2007, près de 80 décès sont survenus. L’armée canadienne a subit 65 pertes de vie et plus de 250 blessés. Le programme actuel se termine en février 2009. Les observateurs avancent que le Canada devrait poursuivre son implication bien au-delà de ce terme. La principale lacune de notre armée demeure l’investissement dans le matériel de combat. Les stratèges affirment que même si nous avons les meilleurs soldats, ils ne sont pas appuyés par le matériel militaire.

Notre contribution dépasse largement le potentiel de notre armée. Le climat de confrontation qui sévit à Kandahar mérite un apport en militaire plus grand, avec des engins de guerre en appui modernisée. Les armes offensives des Talibans nécessitent des équipements à la fine pointe, que nous ne possédons pas. Sinon, une alternance des armées d’autres pays du centre ou du nord de l’Afghanistan vers le sud. Dans la négative, j’opterais pour un retrait progressif en 2009. En même temps, j’estimerais important que nos représentants convoquent la communauté internationale afin d’entreprendre des pourparlers sous deux conditions. Exiger un cessez le feu de la part des différentes factions et de rassembler les dirigeants afin de mettre fin à ces affrontements.

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