samedi 5 mars 2016

Voici ma Mère !




Voici ma Mère, Celle qui m'a donné tout ce que j'ai vu ; ma 1ère enveloppe confortable, un cordon pour me pendre* m'aérer le cerveau et son tempo, un Père vaillant, une Soeur déterminée et des Frères, mes 1ers amis.  Que dire des ptits-enfants et des ptitsptits-enfants.



Ici, je vous préciserai que c'était une Bouchard, c'est capital pour moi.  Mais comme Blanche-Alice sa mère, c'était une Gagné. Passons ce ptit bout de vie, qui pour certain, revient à dire que je parle pour rien dire.  À la fin j'ai mis un clip de Devos, il vous dira le RIEN.

Alors, le 5 mars 2015, tôt le matin, Elle, Marie-Jacqueline, a abandonné son enveloppe. Ma Mère est née à Port-Alfred en 1926.  Elle était une bonne vivante, une artiste prodigieuse éloignée des théâtres. J'ai apprécié tous ces rôles qu'Elle évoquait avec force et énergie.  Ses drames comme les drôleries, tous ont été vécus.

J'ai en mémoire son rôle de tzigane diseuse d'aventures à la kermesse.  Écoutez, ce faire dire l'avenir avec l'accent gitan, le visage basané beurre sous une coiffe décoré de perles et la robe tziganaise, ça marque le ciboulot d'un jeune.  J'avoue, j'étais subjugué de ravissement.  

Aussi, Elle fabriquait des oeuvres magistrales comme couturière.  Entre le Carnaval Souvenir de Chicoutimi avec les robes d'époques et les mariages, Marie ébranlait toutes les horaires.  Du boulot, Elle en avait sans se plaindre, Elle savourait.  

J'ai aussi travaillé avec Elle, Marie !

Marie servait ses clients avec bonhommie ; chez Georges, à la Calèche, la Caverne, le Champlain, au Mocambo du chinois, à l'Alouette... 

Pour finir, j'ai en moi des restants de cordons, par surcroît toujours enrober de ma 1ère enveloppe, grâce à la Femme que je n'oublierai jamais...

Allez, je la ferme, voici le RIEN !

                                     

*pendre :  je suis né avec le cordon ombilical enroulé au cou.



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