Lundi : chargement de la Côte-Nord. Un de mes collègues me demande en fin de journée : ''as-tu une grosse Côte-Nord ? '' Je réplique que non.
Mardi matin 3 heures : j'accède à ma page facebook. Vicky a placé l'annonce fatidique. Que dire de ses observations qui défilent. Toute la journée durant j'aurai eu des trésors en tête d'Elle.
Première livraison à cinq heures quarante-cinq ; mon bip-bip de recul fonctionne sans arrêt. Merde j'vas réveillé le village.
Mardi matin 6 heures 45 : les Escoumins grelottent et mon bip-bip continuent son 911 assourdissant. Cent pieds plus loin, je débarque chez JMBR, fait un ptit besoin et rembarque.
Trente minutes passes, déjà Longuerive avec une levée de soleil radieux au 9 rue du Bord de Fleuve. Je baisse la touche des lights vers le bas, le bip-bip s'éteint. Ah... De ce camion tout bleu, plus rien de m'étonne. Je débarque les verres clairs trempés, y sont maintenant givréstrempés ; -25c.
Le bip-bip s'entend quand je mets les flash, quand je freine...
Je livre Forestville avec un café de route chaud, puis Pessamite, 45 minutes plus loin, le vieux Baie-Comeau et rendu dans le secteur Marquette, il est 10 heures, le moteur s'éteint en hypocrite. J'insiste sur le démarreur mais la machine boude un je ne sais quoi. Remorquage puis, tel un patient hospitalisé, une attente interminable loin du mécano. Le grand découchement s'annonce à 16 trente.
Allez o dodo dans un king tout chaud ! Ya pire, hein ma Tante. Ses trésors m'habitent...
Mercredi, 1 heure du matin, LCN annonce
¨Le Grand-Bill s'éteint¨ mais j'ai une Lumière plus imposante... Arrive 6 heure, jme douche puis dans le hall du Le Comte j'attends Francis pour un ptit dej. Je retourne au Le Comte bourré de café. Mon cel vibre et c'est Dany du CNDiesel : ¨ton camion est prêt !¨ Tu veux dire le bazou. Je livre mes 3 derniers clients et je remonte notre fleuve ;
¨STOP ! Vous devez arrêter ici, garez-vous là !¨ Il est 10 heure trente.
Grosse embardée entre un camion lourd et des voitures me répète le signaleur. Trois heures passent.
Ça passe ! Sur une route enneigée, par une visibilité douteuse, je vole. J'arrive aux Escoumins puis à Chicout, il est 16 heures. Allez on charge le Lac. Mon jeudi se passe bien et ce dès 5 heure du mat.
Vendredi matin, 7 heure, j'ai une vigueur au travail, on dirait que je suis un ptit jeune. Première livraison chez Gaston et Gisèle, 40 ans que je les connais. Avec mon collègue Luc on débarque sa charge, un verre scellé de 55kg. Oups !
Je tombe sur le fessier avec sur ma main le coin de la charge pointue. J'hurle à Gaston, qui n'a qu'une main, d'enlever ce qui m'écrapoutit la main. Il y parvient. Je me lève debout en grimaçant, une poule pas de tête. Gaston est dans tous ses états. J'entre chez Gisèle, m'assieds rapidement sur le fessier. Retire le gant vert presqu'intact puis, plus rien.
Ah oui, je me souviens, jme suis évanouis après que Gisèle m'est enveloppé la main d'une de ces plus belles débarbouillettes toute bleue, plus une sur le visage blafard ou livide, c'est pareil. Je reprends mes sens au bout de ....
Je suis comme absent, j'entends Gaston expliquer au 911, on dirait un attentat. L'ambulance apparait avec deux brancardiers, + deux de la SQ, coup donc, que de personnages pour un court métrage. J'avertis bien Gaston d'arrêter de pleurer. Je leur dis à dimanche...
ceci n'est pas mon doigt.
C'est tu trop juste pour un ptit doigt ?
Peut-être, sauf pour une semaine endiablée d'un ptit jeune qui se croit neuf genre...