"C'est la mémoire qui fait votre identité ; si vous avez perdu la mémoire, comment serez-vous le même homme ?" Voltaire.
Je ne suis pas seulement un nom ni une signature, une empreinte, une carte, un dossier ni même une photo accoler à un passeport, je suis plus que ça. Je suis donc mémoire avec un passé, mon histoire. Cette histoire, on aura beau la parfaire, elle sera toujours imparfaite.
En emménageant ailleurs, à l'étranger ou même ici, dans un quartier qui m'est inconnu, il ne me resterait que des images et des mots. Il me faudrait refaire des repères, des liens de reconnaissance. Si je n'en dénichais pas, il me faudrait en fabriquer, pour me situer dans l'espace, presque ignoré.
Comme citoyen, je préfère être reconnu dans mon milieu. Me faire sourire, un signe de tête ou un regard enjoué, tout ça facilitera mon intégration quotidienne. Je préfère les marches tranquilles à la foule en me rendant au boulot. J'évite pas la cohue bien que j'opte pour l'ordre civique.
Face à l'étranger, je sais qu'il est différent. Pourtant, j'assume sa présence comme étant un bienfait pour moi, un plus. Un geste d'humanité réciproque permettra d'aller plus loin, une voie à découvrir.
Toutefois, je conserve ce que je suis, garder l'essentiel, ma conscience acquise et, de soit, tout l'inconscient. La part d'innée est aussi derrière, en héritage, sans nom ni mot, latente. Parfois, cette part ressurgira sans explication tel un rêve, un cauchemar. En évitant l'amertume ou l'émoi, je me devrai de l'accepter, encore l'assumer.
Jusqu'où irais-je ici pour accepter l'étranger et abandonner la part de ce que je suis ?
Ici, je ne crois pas qu'il faille abandonner quoi que ce soit. Vous savez, c'est comme ça. L'étranger ne pourra que mieux se guider et s'orienter face à moi. En tergiversant, l'étranger n'en sera qu'à une vague impression de vide.
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