Denis (1954-2009).

href="file:///C:%5CDOCUME%7E1%5CAdmin%5CLOCALS%7E1%5CTemp%5Cmsohtml1%5C01%5Cclip_filelist.xml">

Dans ma vie, une armoire à souvenir meuble tout un espace de mon être, avec des coins de tiroirs joyeux, d’autres moins. Des morceaux ressortent par instant, à franges dorées, à des ourlets fatigués. Aux hardes de sourires, aux chiffons de pleurs ou aux drôleries en haillon, tout se manifeste en moment de solitude.

Ce dernier Nouvel An, un tiroir s’est grand ouvert. Depuis, tout est sens dessus dessous. Mon cousin Denis s’est enfui à jamais laissant béant, des coins intérieurs. Il m’apparaît encore en avant, juste devant, jambe arqué comme un cavalier rapide, tout le long de mes étés, près d’eux. Une journée défile me remémorant sa chevelure rasée de gamin, d’un doré rayonnant. Denis, ce petit frère, de qui j’entends toujours son rire bon enfant, m’a encore précédé, cette fois, trop vite.

En novembre, il est venu à ma rencontre au Jean Coutu. Denis avait aperçu mon camion de loin. Moi, agité par une livraison, lui, fier et déterminé. Il ne fumait plus. Denis me regardait avec sa bonhomie, avec son rire à lui. Nous nous retrouvions sur des Érables, quarante années plus tard. Il aura fallu d’un instant pour les laisser s’évanouir, et s’apprécier cinq minutes. C’est court hein ?

À lui et aux autres, je n’aurais pas voulu qu’ils ne leurs arrivent quoi que ce soit. Car j’aime ces compagnons d’antan. S’ils ne leurs surviennent du douloureux, de les voir pleurer, m’attristent. Voilà, je termine ce petit témoignage, convaincu que Denis, dorénavant, m’entendra bien avant que je lui parle.

Salut Denis.