samedi 26 octobre 2013

Réveil en train ...

C'est que mon songe de ce matin me conduit subtilement aux trains en mouvement.  




L'idée ?

Mon existence imite un engin, un 1950.  De ce temps-ci, dans un tintamarre diésel.  Depuis sa création, mon bruyant moteur traine ses divers convois.  Teinté bleu, ma machine montre « l'azur à la croix d'argent cantonnée de quatre fleurs de lys argentés » et s'accentue avec les années.  De marque Catho, l'itinéraire impose mon tempo variable.

Les rails qu'empruntent mon convoi, l'acier le laisse rouler.  Bon gré, malgré, mes multiples roues suivent une à une, un roulis-roulant.  Mon convoi de wagons ajoute des unités à demande. Mes rames de wagons traverseront tous les quais de gare en attirant du regard, à d'autres, presqu'insignifiant.

Mes convois professionnels s'engageront avec tant de wagons, sur tant de voies, que peu de passagers réussiront à en saisir leurs véritables trajets.  C'est ainsi qu'il m'aura fallu tant d'horaires pour en arriver à un fructueux profit.  Tout ça en laissant des essieux s'éroder lentement.  Entre chacun des arrêts, des pauses plus ou moins longues seront requises pour que peu à peu, les déraillements s'amenuisent.

Convoyer sa rame de wagons avec les autres nécessitent de la retenue.  Avec les ans, de la sagesse.  On s'entend pour dire que les news de gares génèrent leurs soupçons, des convoitises et allez savoir, d'éventuel déraillement.  Les routes en parallèle supposent un horaire d'aiguillages strictes et des essieux bien en axe. Bien qu'ils faillent les reconstruire, les juxtaposés imposent un savoir, une compétence et de l'ouverture.  Sans compréhension, on aura tôt fait de s'enliser sur des voies délabrées. 

Mes convois affectifs auront érigés l'essentiel de la chose.  Des jours d'isolement, de renfermement et la douleur des questionnements forment la jeunesse et les âges.  Mes voyages, peu. L'adage dit que nos intimes pensées sont les premières qu'intègrent nos bagages et ce, à notre insu. Aujourd'hui, j'ai la chance de rouler par une symphonie sereine.  Je n'affirme pas sans aléas, car les intempéries colorent les quais de rocks, de jazz, de tangos, pourvu que la mélodie persiste. 


Cependant, mon convoi n'échappe pas à l'inévitable terminal.

    




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